La France envisage une nouvelle forme de coopération avec l’Afrique. Lundi 27 février dernier, le président Emmanuel Macron a appelé les entreprises françaises à un « réveil collectif » en Afrique et à rompre avec la « logique de rente » sur le continent devenu une terre de compétition.
« L’Afrique est devenue une terre de compétition économique. Il faut un réveil collectif du monde économique français […] On doit aller s’y battre ». Tel est le nouveau discours du patron de l’Élysée, Emmanuel Macron devant un parterre de chefs d’entreprises français et professionnels des médias. Ces propos interviennent à quelques jours de sa tournée en Afrique centrale qui le conduira au Gabon, en Angola, au Congo et en RD Congo dès ce jour 1er au 5 mars 2023.
A l’en croire, ce sont désormais «les patrons qui doivent y aller quand il y a un grand contrat et quand on prend un contrat, il doit être délivré en temps et en qualité », a-t-il déclaré lors de son discours prononcé à l’Elysée.
« D’autres pays qui étaient moins présents que nous il y a quelques années et qui ne sont pas mieux armés que nous sont en train de prendre des positions simplement, parce qu’ils prennent les pays africains au sérieux », a ajouté Macron, envisageant le passage de la France d’une « logique d’aide à une logique d’investissement solidaire et de partenariat ».
Il a également reproché aux entreprises françaises selon nos confrères de Ecofin, de ne pas être assez actives et performantes en Afrique. « Nous avons encore trop de nos entreprises qui ne produisent pas des travaux de meilleure qualité parce que c’est l’Afrique. Ça ne marchera plus. Je ne défendrai plus les entreprises qui ne sont pas prêtes à se battre ».
Emmanuel Macron a par ailleurs souligné que la France « a soutenu l’entrepreneuriat africain en y consacrant plus de 3 milliards d’euros entre 2019 et 2022, au travers de l’initiative Choose Africa », martelant que cet effort sera poursuivi à travers le programme Choose Africa 2, en particulier en matière de culture, d’agriculture et de digital.
Au plan militaire, le chef d’Etat français a annoncé que désormais en Afrique plusieurs bases militaires seront transformées en des académies de formations, d’autres « cogérées avec les pays africains », avec une « diminution visible » des effectifs.
Serge ADJAKOU