Horrifiées par la poursuite enclenchée contre elles par le préfet Alain Orounla, les travailleuses de sexe s’expriment et dénoncent l’opération. Olga, une professionnelle du secteur s’est exprimée dimanche sur les ondes de Frisson radio.
« Les Travailleuses de sexe ne sont pas des phénomènes ni des mauvaises herbes et leur activité ne saurait être traitée ainsi. Elles ne sont ni génocidaires ni criminelles », a laissé entendre Olga, une professionnelle des travailleuses de sexe au micro de Frisson radio.
En effet, depuis l’opération déclenchée par Alain Orounla, préfet du département du littoral, les plaintes de ces femmes prostituées font échos dans tous les secteurs. Interrogée par Frisson radio ce dimanche, Olga estime que les travailleuses de sexe « rendent un grand service à une certaine catégorie d’hommes qui sont des demandeurs ».
Elle fait savoir qu’il s’agit d’une activité d’offre et de demande comme tant d’autres. « Nous disons non à la brimade des travailleuses de sexe qui sont des responsables et qui ne se mettent pas nue dans les rues. […] il y a plus de prostituées dans les foyers que dans les rues », a laissé entendre Olga.
Aussi, estime-t-elle que la méthode du préfet renvoie à la clandestinité. Il serait plus judicieux, selon elle de revoir la démarche, car pense-t-elle « actuellement, il y a des gens qui sont dans le besoin, les célibataires, les veufs, les divorcés, et même les mariés. Ces hommes, dont les femmes sont enceintes et qui ne veulent pas aller commettre de viol ou de pédophilie », a-t-elle avancé.
Le secteur mérite d’être encadré…
Pour finir, elle lance un appel au gouvernement quant à l’encadrement du secteur. « C’est malheureux de refuser aux gens de faire cette activité à visage découvert. Il faut essentiellement encadrer ce secteur qui est assez vieux » a laissé entendre la professionnelle.
Pour elle, s’il existe un secteur d’activité contre lequel le gouvernement devait sévir, c’est plutôt l’exploitation des enfants qui, désorientés, finissent par sombrer dans la prostitution.
Prête pour une reconversion
Face à la persistance du phénomène de l’exploitation des enfants, elle lance un appel à l’endroit des parents quant à leur responsabilité dans l’éducation de ceux-ci. D’ailleurs, elle va plus loin en impliquant l’intervention des sociologues et psychologues afin de rendre bénéfique cette démarche du préfet. Étant donné que la majorité des péripatéticiennes exercent malgré elles, elle fait savoir qu’elles sont toutes prêtes pour une reconversion car, à l’en croire « tout le monde veut un mieux-être ».
Jocelyne KOUKPOLIYI