Après quelques semaines de repos, les apprenants des écoles publiques et privées devront reprendre le chemin des classes. Cette nouvelle rentrée s’inscrit dans un contexte sanitaire très sensible et marqué par une morosité économique. Alors que les élèves ressentent de l’enthousiasme, leurs parents jouent des pieds et des mains pour être en règle avant lundi prochain.
Dès le lundi 20 septembre prochain, les classes reprennent pour le compte de l’année scolaire 2021-2022. Tous les acteurs du système éducatifs au Bénin s’efforcent de faire le nécessaire pour assurer le bon démarrage des activités pédagogiques. Du côté des apprenants, les sentiments sont à l’impatience bien que certains craignent l’inconnu de la classe à aborder. « Je n’ai pas eu la chance d’assister au cours de vacance, mais je m’apprête à ma manière avec les documents d’accompagnement », confie Laurette Ahanhanzo-Glèlè, élève en classe de terminale. À l’opposée Carine Houngbadji, également élève en classe de terminale se sent assez prête à démarrer cette nouvelle année. « J’ai tout le matériel nécessaire pour démarrer la rentrée à l’exception de quelques-uns », laisse-t-elle entendre. Seulement, leur enthousiasme, certes innocent, n’occulte pas la difficulté que certains parents éprouvent pour garantir la reprise des classes à leurs enfants.
Impact de la crise économique sur la rentrée
Les parents d’élève affichent une certaine inquiétude face à la morosité économique actuelle. « Actuellement, il n’y a plus vraiment d’activité. Tout est coincé, mais nous ferons le nécessaire pour acheter les outils pour nos enfants », a déclaré Jean-Paul Godonou, parent d’élève. Une situation qui se déteint sur les stands de vente de fourniture scolaire puisque le manque d’affluence est le premier constat.
« Pour le moment, nous ne notons pas encore d’affluence », a laissé entendre Carole Biaou, vendeuse de fourniture scolaire à Agontikon. « On se dit que la population attend les derniers jours pour effectuer ses achats », ajoute-t-elle.

En effet, tous les ans, le constat est le même. Les parents d’élèves attendent la date même de la rentrée voire des jours plus tard pour faire le nécessaire. Une situation qui semble s’aggraver en raison de l’impact économique de la pandémie du COVID-19. D’ailleurs, la recrudescence des cas de contamination impose aux établissements scolaires un nouveau paradigme.
Une rentrée toujours sous le rayon de la Covid-19
Dans le rang des responsables d’établissement, les procédures déployées en vue du démarrage de la rentrée scolaire 2021-2022 suivent leur cours. Déjà à l’occasion de la prérentrée le lundi 13 septembre dernier, les dispositions ont été prises afin d’assurer la disponibilité de tout le matériel didactique, nécessaire au bon démarrage de cette rentrée.
Toutefois, cette rentrée qui intervient dans un contexte sanitaire exceptionnel présente la rentrée scolaire 2021-2022 comme un réel challenge pour le personnel enseignant. « Avec l’avènement de la Covid 19, plusieurs mesures sont prises par le gouvernement. Nous ferons l’effort de veiller au respect de ces mesures surtout dans le rang des élèves qui affichent parfois une forme de réticence », a laissé entendre Patrick Djagbo, surveillant général au collège d’enseignement général de Houéyiho. Il ajoute que les dispositifs de lavage de main sont disponibles et mis à la disposition des apprenants.

Obligation vaccinale au personnel de l’enseignement
En réponse à la recrudescence des cas de contamination au Covid-19, le Gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers a lancé une campagne de vaccination qui vise à renforcer l’immunité des populations. Après, les agents de santé, c’est au personnel enseignant de se soumettre à cette réalité. Selon le compte rendu du conseil des ministres du 1er septembre 2021, la vaccination est recommandée « à toute personne âgée de plus de 18 ans notamment le personnel enseignant et administratif des établissements publics et privés avant la rentrée des classes ». Mieux, ceux-ci ont l’obligation stricte de se faire vacciner avant toute intervention dans un collège ou lycée. Une décision salutaire selon les autorités du gouvernement, mais réprouvée par bien d’enseignants. Un enseignant intervenant dans un collège de la place fait comprendre qu’il ne souhaite pas effectuer cette vaccination et se dit prêt à en subir les conséquences.
De toute évidence, en dépit de la résurgence de la Covid-19, la rentrée scolaire 2021-2022 sera effective et tous les acteurs du secteur éducatif jouent leur partition à cet effet.
Jocelyne KOUKPOLIYI/Joanitha DEGBEAWO